Recensioni - Teatro

Bruxelles: Patricia, una storia straziante dell'umanità sul tema dei migranti

Frédérique Dussenne  porta in scena al Théâtre Les Tanneurs Patricia di Geneviève Damas.

Un tema di difficile attualità, quello dei migranti. Una storia che riecheggia altre storie. Come Luna Reyes, volontaria spagnola, che non ha esitato per un secondo a confortare un migrante senegalese arrivato a Ceuta, in Spagna: « Piangeva, ho contattato e lui mi ha abbracciato. Si aggrappò a me. Questo abbraccio era la sua ancora di salvezza. »
Un testo toccante che ci interroga sul nostro dovere di ospitalità come esseri umani che hanno perso tutto. Tante "Vanessa" da salvare che cercano ogni giorno di raggiungere l'Europa.

« Mi prenderò cura di te nel miglior modo possibile. »

Patricia è la storia di un improbabile incontro tra un 40enne francese e una rifugiata centrafricana di 12 anni. Sul palco, una gabbia di vetro all'interno della quale evolve lentamente Consolate Sipérius (Vanessa). Ascolta silenziosamente Raphaëlle Bruneau (Patricia) mentre cammina verso il pubblico.
Patricia racconta. « Tuo padre se n'e' andato. » La promessa fatta al padre di Vanessa - un padre che gli aveva nascosto la vita prima - di portare la figlia, sopravvissuta a un naufragio, da Messina a Parigi. « È ora di partire, Vanessa. » Ma Vanessa, traumatizzata dall'onda mortale che ha spazzato via la madre e la sorella, sguazza in silenzio, e si rifiuta di prendere la barca che collega la Sicilia al resto d'Italia. Inizia poi un riavvicinamento graduale tra questi due esseri che tutto sembra separare: età, colore della pelle, lingua, storia, cultura.   

« Quale vita condurre insieme ora? Non posso aiutarti? »

Patricia guida velocemente per la Francia. Quando tornano a Parigi, Vanessa non guarda attraverso il finestrino dell'auto, nemmeno la Torre Eiffel. Arrivata nell'appartamento di Patricia, si chiude nella sua stanza e persevera nel suo silenzio.
Una feroce ostilità che Patricia cerca pazientemente di placare, non senza dubbio né sgomento. Consolate Siperius e Raphaelle Bruneau comunicano principalmente attraverso lo sguardo ed il corpo, riproducendo l'una i gesti dell'altra, come se si guardassero allo specchio. Non si toccano mai. Patricia rimane cauta. « Ho tanta paura di sfiorarti, di invadere il tuo spazio. » Un riapprendimento della parola e del mondo che lo circonda che inizia con il linguaggio del corpo.

« Non si ricomincia mai, si continua, non sarai mai una pagina bianca. »

È il turno di Vanessa di parlare. Esce dalla sua gabbia di vetro e cammina goffamente verso il pubblico. I suoi occhi fissi a terra, i suoi piedi che si toccano per la punta, le sue prime parole sono indirettamente per Patricia. « Prima è il silenzio. Poi inizi a parlare. Dici « noi » siamo io e te. » E all'improvviso alza la testa, ci rivolge il suo sguardo infantile e siamo presi dalla sua storia.
La sua sfiducia nei confronti di Patricia, quella che, ai suoi occhi, ha sostituito Christine, sua madre, nel cuore di suo padre. Lei, la figlia dell'altro, le sue parole, dure, nascondono una paura viscerale, quella dell’abandonno. « Sto guardando dalla finestra. Se non ti vedo non esisti. » Ma Patricia vuole dare conforto, il suo bisogno d’amare è più forte. Dallo psicologa, Vanessa disegna i suoi cari. Vanessa riacquista la fiducia in se stessa, si stupisce quando le viene chiesto cosa vuole diventare in seguito. È possibile che ci sia un dopo? Dopo l'onda? Dopo la vita con Patricia?

« La bambina del deserto, la piccola guerriera, quella che ha attraversato i paesi da cui non si torna. »

Con grande pudore nelle sue emozioni, Vanessa racconta il ricordo del naufragio. « Ci sono così tante urla, così tante persone » Le ultime parole della madre di Vanessa sono per lei. « Devi saltare velocemente, prende questo pezzo di legno di Vanessa. Sei la più piccola. » « Veglierò su di lei, ti do la mia parola. » La promessa di Patricia risuona nel cuore di Vanessa quando si rende conto di tutto l'amore che questa straniera le ha dato. Una donna che ha accolto una ragazzina centrafricana dandole una seconda vita. « Il tuo nome è come un paese, una terra d'asilo, Patricia. »

Tanta accuratezza e poesia in due storie che Raphaëlle BruneauConsolate Sipérius, dirette da Frédérique Dussenne, interpretano con forza e dolcezza.
 

PATRICIA, une histoire bouleversante d’humanité sur la question des migrants

D’après Patricia de Geneviève Damas, mise en scène de Frédérique Dussenne
Au Théâtre Les Tanneurs, du 8 au 12 juillet 2021, pour tous les publics

Un thème d’actualité difficile, celui des migrants. Une histoire qui fait écho à d’autres histoires, comme celle de Luna Reyes, une bénévole espagnole, qui n’a pas hésité une seconde à réconforter un migrant sénégalais arrivant à Ceuta, en Espagne : “Il pleurait, j’ai tendu la main et il m’a serrée dans ses bras. Il s’est accroché à moi. Cette étreinte a été sa bouée de sauvetage.”
Un texte poignant qui nous interroge sur notre devoir d’hospitalité envers des êtres humains qui ont tout perdu. Autant de « Vanessa » à sauver qui tentent chaque jour de rejoindre l’Europe.

« Je veillerai sur toi du mieux que je pourrai. »

Patricia, c’est l’histoire d’une rencontre improbable entre une quadragénaire française et une jeune réfugiée centrafricaine de 12 ans. Sur scène, Vanessa évolue lentement dans une cage de verre à l’écoute de Patricia qui s’avance vers le public.
Patricia raconte. « Ton père vient de partir. » La promesse faite au père de Vanessa -un père qui a caché sa vie d’avant- d’emmener sa fille, rescapée d’un naufrage, de Messine à Paris. « Il est l’heure de partir Vanessa. » Mais Vanessa, traumatisée par la vague meurtrière qui a emporté sa mère et sa sœur, se mure dans le silence, et refuse de prendre le bateau qui relie la Sicile au reste de l’Italie. Commence alors un travail de rapprochement entre ces deux êtres que tout semble séparer : âge, couleur de peau, langue, histoire, culture.

« Quelle vie mener ensemble maintenant ? »

Patricia roule vite pour la France. Quand elles rentrent à Paris, Vanessa ne regarde rien à travers la fenêtre de la voiture, pas même la tour Eiffel. Arrivée dans l’appartement de Patricia, elle s’enferme à clé dans sa chambre et persévère dans son mutisme.
Une hostilité farouche que Patricia tente patiemment d’apaiser, non sans doute ni désarroi. Consolate Sipérius et Raphaelle Bruneau communiquent essentiellement par le regard et par le corps, l’une reproduisant les gestes de l’autre, comme si elles se regardaient dans un miroir. Jamais elles ne se touchent. Patricia reste prudente. « J’ai si peur de te frôler, d’envahir ton espace. » Un réapprentissage de la parole et du monde qui l’entoure commence par le langage du corps.

« On ne recommence jamais, on continue, tu ne seras jamais une page blanche ».

C’est au tour de Vanessa de prendre la parole. Elle sort de sa cage de verre et s’avance maladroitement vers le public. Les yeux rivés au sol, les pieds se touchant par la pointe, elle nous livre ses premières paroles en s’adressant indirectement à Patricia. « D’abord c’est le silence. Puis tu commences à parler. Tu dis « nous » c’est toi et moi. » Et d’un coup, elle relève la tête, nous offre son regard d’enfant, et nous entraîne dans son récit poignant et touchant.
Sa méfiance vis-à-vis de Patricia, celle qui, à ses yeux, a remplacé Christine, sa mère, dans le cœur de son père. Elle, la fille de l’autre, et des paroles dures cachant une peur viscérale, celle de l’abandon. « Je regarde par la fenêtre. Si je te vois pas tu n’existes pas. »
Mais Patricia veut réconforter, son besoin d’aimer est plus fort. Chez le psy, Vanessa dessine et sculpte ses bien-aimés. Elle reprend confiance en elle, tout en s’étonnant lorsqu’on lui demande ce qu’elle veut devenir plus tard. Est-il possible qu’il y ait un après ? Après la vague ? Après la vie chez Patricia ?

« L’enfant du désert, la petite guerrière, celle qui a traversé les pays dont on ne revient pas. »

Avec beaucoup de pudeur dans ses émotions, Vanessa raconte le souvenir du naufrage. « Il y a tant de cris, tant de gens » Les dernières paroles de la mère de Vanessa sont pour elle. « Il faut sauter vite, prend cette planche Vanessa. Tu es la plus petite. »
« Je veillerai sur elle, je te donne ma parole ». La promesse de Patricia résonne dans le cœur de Vanessa qui réalise tout l’amour dont a fait preuve cette étrangère à son égard. Une femme qui a recueilli une petite fille centrafricaine en lui offrant une deuxième vie. « Ton nom comme un pays, une terre d’asile, Patricia. »
Autant de justesse et de poésie dans deux récits que Raphaëlle Bruneau et Consolate Sipérius, mises en scène par Frédérique Dussenne,   habitent avec force et douceur.